Intervention sur patrimoine historique

Gabrielle Voinot

L’APIJ peut avoir à assurer la réhabilitation et la rénovation du patrimoine judiciaire et pénitentiaire existant. Elle porte alors une attention particulière à l’aspect patrimonial des bâtiments sur lesquels elle intervient, qu’ils soient ou non inscrits ou classés au titre de monuments historiques. L’APIJ travaille  à cet effet avec l’ensemble des acteurs en charge de la protection et de la valorisation du patrimoine, dans le cadre de projets contemporains.

Sur ces types d’opérations, les propositions retenues par l’APIJ ont à cœur le respect des principes de la conception d’origine, tout en cherchant à répondre aux exigences normatives, programmatiques et de fonctionnement des juridictions et des établissements pénitentiaires. Cette volonté de conjuguer modernité et valorisation de la symbolique historique et architecturale du bâti a notamment été au centre des projets de rénovation du palais de justice de Strasbourg et de la réhabilitation-reconstruction de la maison d’arrêt de La Santé-Paris.

LE PALAIS DE JUSTICE DE PARIS – ÎLE DE LA CITE

Le Palais de justice de Paris - Ile de la Cité

Nicolas Borel

Ensemble immobilier d’exception de plus de 100 000 m² classé au titre des monuments historiques et partagé par de grandes institutions, le palais de l’île de la Cité fait l’objet pour la première fois de son histoire d’une rénovation globale concertée entre les trois ministères qui l’occupent.

Sainte-Chapelle et Conciergerie pour le ministère de la Culture, 36 quai des Orfèvres pour l’Intérieur, Cour de cassation et Cour d’appel de Paris pour la Justice, le palais de l’île de la Cité déploie sur quatre hectares au coeur de Paris, un ensemble unique et pluriel de lieux hautement symboliques pour l’histoire française.

La réhabilitation a été conçu autour de cette complexité, dans une approche tripartite intégrant les contraintes, les usages et les besoins de chaque occupant pour réinventer ensemble et en profondeur les espaces du palais, les mettre en valeur et les moderniser. Le programme de réalisations qui s’annonce pour mener à bien cette transformation est un défi à l’image du site : hors norme.

 

LA MAISON D’ARRET DE PARIS-LA SANTE

La maison d’arrêt Paris- La Santé

Aline Boros

L’approche patrimoniale a été multiple pour la maison d’arrêt de Paris-La Santé dont l’état de vétusté nécessitait une intervention lourde. Le bâtiment n’est pas protégé mais il se situe dans un périmètre de protection au titre des monuments historiques, il est emblématique des constructions pénitentiaires du 19e siècle et s’inscrit fortement dans la mémoire collective. Afin de répondre aux exigences de modernisation tout en conservant sa grande portée symbolique et historique, la solution d’une réhabilitation–reconstruction s’est imposée.

Cette opération a fait l’objet d’études préalables, de recherches historiques, d’inventaire patrimonial et d’échanges avec les services du Ministère de la Culture pour définir précisément la nature et les limites des interventions.

Urbanité, symétrie, gabarit, simplicité des volumes, maîtrise des émergences, traitement des baies, mise en valeur du "quartier bas" représentatif du modèle panoptique, sont autant d’éléments qui ont guidé la conception du projet.

L’APIJ a accompagné ce projet d’une étude confiée à une chercheuse du CNRS, spécialiste de l’histoire de l’architecture pénitentiaire.

LE PALAIS DE JUSTICE DE STRASBOURG

Le palais de justice de Strasbourg

Nicolas Fussler

Le palais de justice de Strasbourg est aussi un exemple significatif de restructuration lourde d’un patrimoine existant. Il s’agit d’un bâtiment de la fin du XIXe siècle, monument majeur de patrimoine strasbourgeois, protégé au titre des monuments historiques.

Avant de lancer cette restructuration, un travail important a été mené avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles et la Conservatrice Régionale des Monuments Historiques pour définir la limite d’interventions permettant de concilier préservation, mise en valeur, réalisation d’un édifice fonctionnel répondant aux attentes des juridictions et aux impératifs de création de surfaces supplémentaires. Il y avait, en outre, un double enjeu d’intégrité lié non seulement au bâtiment, mais aussi à sa perception dans son environnement. 

Un travail sur la redistribution et la création de nouveaux espaces, tout en jouant sur les volumes et les matériaux, a permis d’apporter de la lumière au cœur du bâtiment en conservant la silhouette d’origine du palais.